Quelques collègues commencent à s’approprier la matrice proposée par Pierre Fastrez(chercheur à l’Université de Louvain) au séminaire du GRCDI de septembre 2012. Pierre Fastrez propose en effet de classer les compétences travaillées en matière de littératie numérique, littératie définie définie par lui-même ainsi : "ensemble des compétences caractérisant l’individu capable d’évoluer de façon critique et créative, autonome et socialisée dans l’environnement médiatique contemporain".
Pour l’organisation des compétences, la matrice prend la forme d’un tableau
à quatre lignes : les tâches du lecteur numérique : lecture, navigation, écriture, organisation
à trois colonnes : les trois dimensions des médias : informatique, informationnelle et sociale.
C’est au croisement d’une tâche avec une dimension d’un média que nous pouvons définir une compétence.
Cette matrice nous permet de planifier notre enseignement en faisant la liste concrète des tâches que nous demandons aux élèves ; elle permet aussi de nous poser la question du transfert des compétences d’une activité à l’autre, d’un média à l’autre. Pierre Fastrez prône un transfert par la « route haute » : le passage par l’abstraction, la compréhension et conscientisation de principes généraux dans des contextes multiples et différents.
Dans un billet de son blog l’Odyssée d’Ln de décembre, LN propose de lister les taches demandées aux élèves lors de la réalisation d’un sitograpgie sur scoop.it en SVT en 3ème.
Le 3 févier, c’est Aline Bousquet qui analyse un projet d’enregistrement d’une chronique radio en fonction de la matrice complète tout en réexpliquant la démarche de Pierre Fastrez. Dans un article très didactique et illustré de tableaux, elle pense son enseignement en envisageant les transferts à d’autres médias dans des situations quotidiennes ou scolaires.
Cette réflexion sur « quelles compétences précises est-ce que j’enseigne », « comment je les enseigne » et « comment je pense leur transfert » permet dépasser la simple utilisation de l’outil, de passer d’une démarche d’une « éducation à » à la construction d’un véritable enseignement. Ainsi, d’une sitographie sur scoop.it à la réalisation d’une émission radio, nous pouvons planifier notre enseignement en le pensant en termes de transfert de compétences.
Restent à articuler les connaissances procédurales (savoir-faire) et les connaissances déclaratives (compréhension, conceptualisation) pour voir comment elles se nourrissent les unes et les autres. Par exemple en quoi ma compréhension et ma connaissance du concept d’autorité d’un document (autorité liée à un auteur, une organisation qui publie, un support de publication ou un contenu : commentaire, annotations etc.) me permet-elle d’évaluer (savoir-faire) la qualité de l’information qu’il contient ?
Pour compléter cet article, lire celui-ci publié sur Docs pour docs : Comprendre la notion de translitteratie.
Mise à jour le 08/02 : publication d’un billet sur le blog l’Odyssée d’LN : "Étude d’un agrégateur comme objet de littératie médiatique" : reprise de la grille de Pierre Fastrez pour étudier les compétences travaillées dans une activité de choix d’un article dans google actualités pour le mettre dans un portail scoop.it (rédaction de résumés des articles, cartographie des sources)
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