Troisième partie : les années réseaux

Les riches heures de la RDAO. 2 La mise en place des équipes et du travail

(actualisé le )

Chacun de notre côté et dans nos établissements respectifs, il nous fallut démontrer et expliquer... et convaincre des collègues du bien fondé de nos objectifs pédagogiques. Cela nous donna beaucoup de mal et de travail. A côté de nous, Saint Jean Chrysostome aurait fait piètre figure, en toute modestie... Petit à petit toutefois un certain nombre de collègues se montrèrent intéressés, et quelquefois même au plus haut point ! Curieusement, alors qu’a priori, nous nous attendions à intéresser surtout les disciplines dites d’éveil, ce qui fut tout de même le cas, il y eut beaucoup plus de scientifiques attirés par la RDAO que de purs littéraires. Je vis arriver pour ma part des profs de Maths et de Physique que je n’espérais pas, de SVT et, bien sûr, de Techno, en plus des Historiens Géographes. Et cela se reproduisit à l’identique dans les établissements de mes collègues associés !

Nous avions passé beaucoup de temps à montrer à ces collègues comment fonctionnait notre logiciel de gestion, les techniques et modalités de questionnements, l’organisation du Thésaurus. On parlait ensuite des implications pédagogiques. C’était en 1989. A l’époque, cela donnait à réfléchir aux collègues de discipline qui avaient pris la peine de venir voir et de s’informer.

En fin de compte, chacun de nous put réunir une équipe composée d’une dizaine de collègues, bien décidée à mener à bien le travail défini dans le projet écrit. Mais il fallut passer par une autre étape capitale : la formation de nos collègues à la manipulation de l’outil, les ordinateurs et le logiciel.

J’avais commencé, comme mes amis Annie et Jean Claude, à effectuer cette formation ponctuellement et individuellement, au hasard de nos heures de liberté communes. Mais c’était trop décousu et trop long. Après nous être consultés, nous arrivâmes à convaincre nos C.E de l’urgence d’une formation groupée et bloquée sur deux journées, afin de mettre tout le monde sur le même pied, en même temps. Cela fut fait au Lycée, où nous sommes parvenus à réunir une vingtaine de collègues... avant la fin de l’année scolaire, dans le but de démarrer à la rentrée suivante. Or, pour suivre le plan prévu, il fallait impérativement commencer en Septembre. Les emplois du temps étaient faits, les élèves étaient là, les collègues étaient anxieux, comme nous, l’administration comptait sur nous pour faire tourner le projet... Mais il y eut un gros hic, inattendu, dans mon collège à moi : les cinq ordinateurs promis n’étaient pas arrivés !! « Ils seront livrés avant Noël ! » nous dit-on.

Ainsi, nous avons fait de la Recherche Documentaire Assistée par Ordinateur, sans ordinateur. Sans ordinateur autres que les deux machines dont je disposais alors au CDI...

Mis au pied du mur, nous en avons « profité » (!) pour faire faire une étude complète de Motbis par les élèves sur la version papier évidemment, et pour amorcer le travail de questionnement des sujets, phase cruciale du travail... comme chacun le sait... maintenant.

Mes deux compères en étaient presque exactement au même point, et nos machines arrivèrent début Novembre. Nous avons alors organisé une réunion générale de toutes les équipes impliquées, sur le Bassin, afin de coordonner le travail au maximum, et le coup d’envoi définitif fut enfin donné à la fin du premier trimestre...

Je ne referai pas ici un bilan pédagogique de la RDAO, depuis longtemps publié par les soins du CRDP de Montpellier. Vous pouvez vous y reporter si ça vous chante... Ici, je me contenterai de décrire l’organisation du travail et raconter quelques anecdotes.

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